
Le Cheval de Trait Auxois
La force bourguignonne au service d’une traction durable
Né dans les bocages de Bourgogne, le Trait Auxois est un cheval massif mais harmonieux : poitrine très large, épaules inclinées, dos court et puissant, croupe longue – tout indique un tracteur vivant. Ses membres courts terminés par des sabots larges lui donnent une extraordinaire stabilité sur sols lourds. Il porte surtout des robes baie foncé ou rouanne, parfois alezane. Sous cette carapace musclée, on découvre un tempérament doux, appliqué et proche de l’homme : la marque de fabrique des chevaux de l’Auxois.

Origines et Histoire du Cheval Auxois
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XIIIᵉ–XVIIIᵉ s. : les lourds « chevaux bourguignons » tirent péniches et chariots de vin sur les routes d’Auxerre à Dijon.
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1850‑1900 : arrivée du rail ; les agriculteurs croisent leurs juments locales avec des étalons Ardennais et Trait du Nord : on recherche davantage de masse sans perdre l’endurance. Le 22 février 1913, la race « Auxois » est officiellement nommée à Pouilly‑en‑Auxois.
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Années 1950 : apogée ; on compte plus de 15 000 têtes dans la région.
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1960‑1990 : mécanisation, chute dramatique ; seuil critique atteint (moins de 300 juments).
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Depuis 2000 : plans de sauvegarde IFCE / SFET, retour en traction maraîchère, tourisme attelé et concours de modèles‑allures. La race reste menacée avec ≈ 400 juments reproductrices enregistrées en 2024.

Caractéristiques du Cheval Auxois
Le Trait Auxois appartient au type bréviligne lourd. Son squelette épais et sa musculature volumineuse lui valent un poids adulte de 750 – 1 100 kg pour 1,60 – 1,70 m. L’encolure est puissante, légèrement arquée, bien attachée au garrot. Les côtes sont bien cintrées ; la ligne du dos courte soutient sans effort un collier ou un joug. Les jarrets, larges et secs, délivrent une poussée constante, appréciée en labour profond ou en traction de grumes. Son métabolisme « économe » lui permet de valoriser les fourrages grossiers des plateaux calcaires bourguignons et de travailler par temps chaud sans s’essouffler.

Usages Historiques et Modernes
Au XIXᵉ siècle, l’Auxois laboure les terres d’argile, herse les prés à foin et transporte les tonneaux de Pinot noir jusqu’aux gares de Nuits‑Saint‑Georges. Durant l’entre‑deux‑guerres, il devient un rouage essentiel de la polyculture‑élevage bourguignonne : hersage, arrache‑pommes‑de‑terre, charrois de foin.
Aujourd’hui, il reprend du service dans les fermes biologiques, la traction de houblonnières et l’entretien des vignes en forte pente (Côte Chalonnaise). On le rencontre aussi dans le débardage léger, les calèches œnotouristiques et, plus récemment, en hippo‑mobilité urbaine (collecte de déchets à Beaune).
Activités principales
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Traction maraîchère sur micro‑fermes bio.
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Travail viticole : buttage et décavaillonnage mécanisés par traction animale.
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Débardage « bas impact » dans les futaies de chêne de Côte‑d’Or.
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Calèches œnotouristiques et évènements autour de la Route des Grands Crus.
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Concours modèles‑allures à Saulieu et Semur‑en‑Auxois, vitrine de la préservation génétique.
Pourquoi choisir le cheval Auxois ?
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Puissance fiable : il développe plus de 90 kg de traction continue, parfait pour arrache‑pommes‑de‑terre ou rouleau lourd.
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Pas économe : allures souples, faible dépense énergétique – idéal pour longues journées au champ.
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Docilité bourguignonne : manipulation aisée en ville ou sur les marchés paysans.
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Patrimoine local : soutenir l’Auxois, c’est sauvegarder un symbole vivant de la Bourgogne rurale.
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Image éco‑responsable : argument fort pour les domaines viticoles et acteurs du tourisme vert.
Et pour en savoir plus sur le trait Auxois, découvrez cette vidéo de présentation